ments très voisins ; les méthodes de fractionnement sont donc tout indiquées. D’ailleurs, quand un élément se trouve mélangé à un autre à l’état de trace, on ne peut appliquer au mélange une méthode de séparation parfaite, même en admettant que l’on en connaisse une ; on risquerait, en effet, de perdre la trace de matière qui aurait pu être séparée dans l’opération.
Je me suis occupée spécialement du travail ayant pour but l’isolement du radium et du polonium. Après un travail de quelques années, je n’ai encore réussi que pour le premier de ces corps.
La pechblende étant un minerai coûteux, nous avons renoncé à en traiter de grandes quantités. En Europe, l’extraction de ce minerai se fait dans la mine de Joachimsthal, en Bohême. Le minerai broyé est grillé avec du carbonate de soude, et la matière résultant de ce traitement est lessivée d’abord à l’eau chaude, puis à l’acide sulfurique étendu. La solution contient l’uranium qui donne à la pechblende sa valeur. Le résidu insoluble est rejeté. Ce résidu contient des substances radioactives ; son activité est 4 fois et demie plus grande que celle de l’uranium métallique. Le gouvernement autrichien, auquel appartient la mine, nous a gracieusement donné une tonne de ce résidu pour nos recherches, et a autorisé la mine à nous fournir plusieurs autres tonnes de cette matière.
Il n’était guère facile de faire le premier traitement du résidu à l’usine par les mêmes procédés qu’au laboratoire. M. Debierne a bien voulu étudier cette question et organiser le traitement dans l’usine. Le point le plus important de la méthode qu’il a indiquée consiste à obtenir la transformation des sulfates en carbonates par l’ébullition de la matière avec une dissolution concentrée de carbonate de soude. Ce procédé permet d’éviter la fusion avec le carbonate de soude.
Le résidu contient principalement des sulfates de plomb