diverses portions en se basant sur leur activité, et l'on tâche de pousser la concentration aussi loin que possible. On obtient ainsi une très petite quantité de matière dont l’activité est énorme, mais qui, néanmoins, n’a encore donné au spectroscope que les raies du bismuth.
On a malheureusement peu de chances d’aboutir à l’isolement du polonium par cette voie. La méthode de fractionnement qui vient d’être décrite présente de grandes difficultés, et il en est de même pour d’autres procédés de fractionnement par voie humide. Quel que soit le procédé employé, il se forme avec la plus grande facilité des composés absolument insolubles dans les acides étendus ou concentrés. Ces composés ne peuvent être redissous qu’en les ramenant préalablement à l’état métallique, par la fusion avec le cyanure de potassium, par exemple. Étant donné le nombre considérable des opérations à effectuer, cette circonstance constitue une difficulté énorme pour le progrès du fractionnement. Cet inconvénient est d’autant plus grave que le polonium est une substance qui, une fois retirée de la pechblende, diminue d’activité. Cette baisse d’activité est d’ailleurs lente ; c’est ainsi qu’un échantillon de nitrate de bismuth à polonium a perdu la moitié de son activité en onze mois.
Aucune difficulté analogue ne se présente pour le radium. La radioactivité reste un guide fidèle pour la concentration ; cette concentration elle-même ne présente aucune difficulté, et les progrès du travail ont pu, depuis le début, être constamment contrôlés par l’analyse spectrale.
Quand les phénomènes de la radioactivité induite, dont il sera question plus loin, ont été connus, il a paru naturel d’admettre que le polonium, qui ne donne que les raies du bismuth et dont l’activité diminue avec le temps, n’est pas un élément nouveau, mais du bismuth activé par le voisinage du radium dans la pechblende. Je ne suis pas