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soit à la main, soit au moyen d’un dispositif électromagnétique.


31. Plateaux étalons. — Dans les mesures de radioactivité on a coutume de se servir de plateaux radioactifs étalons. Ces plateaux sont destinés d’une part à contrôler par un moyen simple la sensibilité de l’appareil de mesures, d’autre part à servir comme terme de comparaison pour les mesures relatives. Ils peuvent aussi être employés pour réaliser la compensation du courant dans la méthode de zéro qui a été décrite plus haut. Ces plateaux étalons sont généralement établis avec de l’oxyde d’uranium, substance d’activité invariable qui a de plus l’avantage de ne pas donner lieu à une émission trop appréciable de rayons pénétrants.

On peut employer l’oxyde d’uranium vert ou l’oxyde noir  ; il est bon de les pulvériser très finement. On a avantage à munir d’un rebord très bas (0,5mm) le plateau métallique destiné à recevoir la substance. On réussit à obtenir celle-ci en couche homogène et adhérente, en délayant la poudre avec du chloroforme ou autre liquide organique volatil, en décantant la bouillie fine ne contenant pas de grains un peu gros, et en la versant sur le plateau ; le liquide s’évapore et laisse la matière active à l’état de pellicule adhérente ([1]). Il faut conserver avec soin dans une boîte fermée les disques étalons ainsi préparés.

Supposons que l’on mesure par la méthode du quartz piézoélectrique le courant obtenu avec un disque étalon à oxyde d’urane dans un condensateur déterminé, et que l’on emploie successivement pour cette mesure différentes lames de quartz étalonnées en valeur absolue. Soit la quantité d’électricité dégagée par kilogramme en unités électrostatiques absolues, et le nombre qui mesure en grammes par seconde la variation de traction à laquelle on doit soumettre la lame par unité de temps, pour que le courant qui en résulte compense exactement celui obtenu avec le disque étalon. En désignant ce dernier par , on peut écrire

  1. Mac Coy, Phil. Mag., 1906.