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mesure est rendue difficile par l’accroissement rapide du courant, par suite du développement de la radioactivité induite sur les parois du condensateur. Les mesures ont été continuées pendant 33 jours. Elles ont conduit à admettre une diminution d’activité suivant une loi exponentielle, mais avec une valeur de la constante un peu plus grande que celle trouvée par P. Curie. MM. Rutherford et Soddy ont indiqué les valeurs

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Bien que ces résultats soient, en première approximation, conformes à ceux de P. Curie, l’écart des valeurs obtenues de part et d’autre pour la constante dépasse les erreurs des expériences ; cet écart atteint en effet 7 à 8 pour 100. Parmi d’autres expérimentateurs. MM. Bumstead et Wheeler ont indiqué la valeur M. Sackur, employant la méthode de MM. Rutherford et Soddy, a trouvé [1].

M. Rümelin[2] a employé la méthode suivante : deux vases A et B qui communiquent par un tube étroit contiennent de l’air chargé d’émanation à l’état de mélange homogène ; ces vases sont scellés séparément et en même temps. L’activité de l’émanation contenue dans chaque vase est mesurée après un temps pour le vase A et après un temps , pour le vase B. Pour cela l’émanation contenue dans le vase est transportée dans une chambre d’ionisation adaptée à un électroscope ; un courant de vapeur, provenant d’un ballon qui contient de l’eau en ébullition, balaye l’air chargé d’émanation qui se trouve dans le vase et l’entraîne dans un gazomètre où cet air est recueilli sur de l’eau avant d’être aspiré dans la chambre d’ionisation. Le courant de saturation, mesuré 3 heures après l’aspiration quand le maximum est atteint, est proportionnel à la quantité d’émanation qui a été introduite dans la chambre. Soient et les courants obtenus respectivement avec l’émanation du vase A et avec celle du vase B. Les quantités d’émanation contenues à l’origine du temps dans les deux vases

  1. Sackur, Ber. d. deutsch. chem. Gesell., 1905. — Bumstead et Wheeler, Amer. Journ. Sc., 1904.
  2. Rümelin, Phil. Mag., 1907.