Page:Curie - Traité de radioactivité, 1910, tome 1.djvu/250

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communication à la lampe. On laisse ensuite l’appareil en observation pendant quelques jours pour vérifier qu’il est parfaitement étanche. On aspire alors dans le condensateur une quantité convenable d’émanation contenue dans de l’air sec, on finit de remplir avec de l’air sec jusqu’à ce que la pression devienne sensiblement égale à la pression atmosphérique et l’on ferme à la lampe le tube qui a servi pour l’aspiration. L’appareil est alors prêt pour une série de mesures.

Chaque série de mesures par la méthode des électrodes extérieures ou intérieures se prolongeait de 20 à 30 jours, les mesures étant faites généralement une ou deux fois par jour. Le maximum de l’intensité du courant est atteint 3 heures après le moment où l’émanation a été aspirée dans le condensateur ; cependant la loi exponentielle de la diminution de l’intensité ne semble parfaitement établie que 24 heures après l’aspiration. J’ai cru constater en particulier que dans mes expériences à électrodes intérieures, le courant, après avoir atteint le maximum, décroît de plus en plus vite entre et le temps étant compté depuis l’instant où l’émanation a été introduite dans l’appareil ; mais à partir de la vitesse de baisse devient un peu moins grande et prend un régime constant qui se maintient ensuite pendant plus de 20 jours. Si donc on construit la courbe qui représente le logarithme de l’intensité en fonction du temps, cette courbe présente un point d’inflexion entre et Ce point d’inflexion, dont l’existence n’est pas prévue par la théorie, est peu marqué et il est difficile d’être tout à fait affirmatif à son sujet.

Dans toutes les expériences le courant de saturation était toujours atteint ; la différence de potentiel établie entre les deux armatures du condensateur de mesures était de 800 volts.

Dans les expériences faites par la méthode des électrodes intérieures, la masse de gaz soumise à l’effet ionisant restait constante ; aucune correction n’était donc nécessaire pour tenir compte de la variation de la pression et de la température de l’air ambiant. Mais dans les expériences faites avec l’appareil à électrodes extérieures, la chambre d’ionisation n’était pas close de manière à être étanche. L’ionisation produite dans l’air contenu dans cette chambre par les rayons pénétrants qui sortent du tube à émanation, croît avec