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obtenus sont concordants ; mais pour la vitesse qui correspondait à un débit de 2,3 cm³ : sec, la température de volatilisation était bien plus basse, ce qui s’explique en admettant que, le régime de température ne pouvant pas s’établir en ce cas entre le gaz et le métal, la paroi interne de la spirale était à une température plus élevée que sa masse. MM. Rutherford et Soddy ont conclu que la température de condensation de l’émanation du radium est voisine de -152°, et qu’elle est très nettement définie.

Les expériences relatives à la condensation de l’émanation du thorium ont été faites d’une manière un peu différente. Un courant gazeux de vitesse constante passait sur de l’oxyde de thorium, puis dans la spirale refroidie à la température de l’air liquide, et enfin dans le condensateur de mesures. L’émanation était condensée dans la spirale, et aucun courant n’était observé dans le condensateur. On enlevait alors le bain d’air liquide, on laissait la température monter lentement, et l’on mesurait l’ionisation obtenue dans le condensateur pour diverses températures de la spirale ; cette ionisation peut caractériser la quantité d’émanation entraînée dans le condensateur.

Voici la température à laquelle on commençait à avoir une ionisation mesurable, c’est-à-dire à laquelle une petite quantité d’émanation échappait à la condensation :

    Courant de gaz
par seconde.
Température.
cm³ °
Hydrogène--------- 0,71 -155
Hydr» 1,38 -159
Oxygène 0,58 -155

La condensation de l’émanation du thorium s’étend sur un intervalle de température beaucoup plus grand que cela n’a lieu pour l’émanation du radium. Une température de -150° est nécessaire pour assurer la condensation presque complète, mais il faut que la température s’élève à -120° pour que l’on n’observe plus de condensation. La figure 60 représente la proportion de l’émanation non condensée en fonction de la température pour un courant de gaz oxygène de débit égal à 1,38 cm³ : sec.

Dans d’autres expériences MM. Rutherford et Soddy introduisaient dans la spirale froide une quantité d’émanation déterminée,