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Page:Curie - Traité de radioactivité, 1910, tome 1.djvu/302

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de l’air dans l’espace compris entre le couvercle de la boîte B et le plateau A qui forment condensateur. On constate qu’au début de l’expérience le rayonnement est complètement arrêté par une épaisseur de mica de 0cm,0015, suivie d’une épaisseur d’aluminium de 0cm,0013     [1]. Mais peu à peu la boîte B commence à acquérir la radioactivité induite, et en même temps des rayons plus pénétrants font leur apparition ; ces rayons ne sont donc pas dus directement à l’émanation.

Le même dispositif peut être utilisé avec l’émanation de l’actinium. Là aussi on n’a que des rayons absorbables au début de l’expérience, mais les rayons

Fig. 61.


pénétrants apparaissent beaucoup plus rapidement que dans le cas de l’émanation du thorium. Ce fait est en relation avec le développement plus rapide de la radioactivité induite.

Les émanations ne portent pas de charge électrique. P. Curie d’une part, M. Rutherford d’autre part, ont observé que la vitesse de diffusion des émanations du radium et du thorium n’est pas altérée par l’existence d’un champ électrique normal à la direction de la diffusion. M. Rutherford faisait passer un courant d’air chargé d’émanation du thorium dans un condensateur cylindrique de grande longueur, formé par un tube métallique muni d’une électrode cylindrique coaxiale. En établissant une différence de potentiel entre le tube et l’électrode, on pouvait produire un champ électrique radial normal à la direction du mouvement de l’émanation. On n’a pu constater aucune influence d’un tel champ électrique sur le mouvement de l’émanation, et il résulte de ces expériences que, pour un champ moyen de 1 volt par centimètre, la vitesse de déplacement de l’émanation dans la direc-

  1. Rutherford, Phil. Mag., 1905.