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Page:Curie - Traité de radioactivité, 1910, tome 1.djvu/62

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La vitesse de diffusion de l’ion négatif est dans tous les cas plus grande que celle de l’ion positif, et ce résultat est conforme à celui d’après lequel la mobilité de l’ion négatif dépasse aussi celle de l’ion positif. Cette différence dans la vitesse de diffusion a pour conséquence ce fait, que le gaz, primitivement non chargé, possède à la sortie du tube étroit une faible charge positive ; les ions négatifs ont en effet été abandonnés à la paroi en proportion plus forte que les ions positifs.

Quand le gaz ionisé diffuse au travers d’un tampon de coton, les ions sont absorbés par le tampon, et le gaz qui s’échappe en est complètement privé. Un gaz ionisé qui barbote dans de l’eau abandonne aussi au liquide tous les ions qu’il contient.

Les coefficients de diffusion des ions sont notablement plus petits que les coefficients de diffusion mutuelle des gaz ; c’est ainsi que le coefficient de diffusion du gaz carbonique dans l’air est égal à 0,14. On sait que le coefficient de diffusion d’un gaz dans un autre varie approximativement en raison inverse de la racine carrée du poids moléculaire ; si cette loi était applicable aux ions, leur masse moléculaire correspondrait à celle de 20 à 30 molécules de gaz carbonique. Ce résultat indique que non seulement les ions formés dans les gaz par les rayons Röntgen ne peuvent être des fractions de molécule, mais que ce sont bien plutôt des agglomérations moléculaires. On peut cependant remarquer que les ions étant chargés, leur mouvement se trouve entravé par l’attraction qu’ils exercent sur les molécules du gaz, et qu’il en résulte une diminution de leur coefficient de diffusion.

Le coefficient de diffusion des ions dans un gaz varie en raison inverse de la pression, ainsi que le prévoit la théorie de la diffusion.


11. Charge élémentaire. — Les mesures des coefficients de diffusion jointes à celles des mobilités ont permis de déduire un résultat important relatif à la charge des ions. Considérons un élément de surface placé dans une région où la concentration des ions est , normalement à la direction de la chute de concentration maximum en ce point. Le nombre d’ions qui traversent cet élément par unité de temps est

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