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Page:Curie - Traité de radioactivité, 1910, tome 1.djvu/66

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ou bien tous monovalents, ou encore ils sont en partie monovalents, en partie bivalents.

Le fait que les charges de l’ion positif et de l’ion négatif ne sont pas nécessairement égales, peut amener une modification dans les équations qui interviennent dans la théorie de la conductibilité électrique des gaz. Ces modifications peuvent se faire sans difficulté quand tous les ions ont même charge, mais s’il n’en est pas ainsi, les résultats deviennent plus compliqués.

On peut penser que la charge élémentaire déterminée par les méthodes de condensation est, en général, trop faible, parce que les gouttelettes s’évaporent en tombant et que, pour cette raison, la vitesse de chute moyenne est inférieure à celle qui correspond à leur grosseur primitive. M. Rutherford a déduit de ses expériences sur les rayons que la valeur de la charge élémentaire est égale à unité E. S. (voir § 133). Ce nombre est en très bon accord avec le nombre déduit par M. Planck de la théorie du rayonnement[1].

Enfin les expériences de M. Perrin[2] sur les émulsions colloïdales permettent aussi la détermination de la charge élémentaire par voie indirecte, dans de bonnes conditions de précision. Le nombre trouvé est

unité E. S.

Il est probable que la valeur de est supérieure à unité E. S. Dans cet Ouvrage j’adopterai la valeur qui résulte des expériences sur les rayons (§ 133)


12. Causes de production d’ions et nature des ions formés. — Au cours de cet exposé j’ai en général admis que l’on obtient des ions de même nature en employant pour ioniser le gaz soit les rayons Röntgen, soit les rayons d’une substance radioactive. L’identité des ions obtenus dans ces deux cas a été démontrée par la mesure de leurs mobilités et de leurs coefficients de diffusion (Rutherford, Zeleny et Townsend). Ces ions, que nous aurons surtout à considérer, ont été nommés petits ions par opposition

  1. Planck, Ann. der Phys., 1901.
  2. Perrin, Comptes rendus de l’Académie des Sciences, 1908.