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Page:Curie - Traité de radioactivité, 1910, tome 1.djvu/70

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L’expérience indique que, sous une pression de 10mm de mercure, l’agglomération formée autour de l’ion négatif commence à éprouver la dislocation.

L’électron ou corpuscule, dont la masse est inférieure à de celle d’un atome d’hydrogène, joue un rôle très important dans les théories actuelles relatives à l’électricité et à la matière. Il représente l’atome d’électricité, c’est-à-dire la plus petite quantité qui puisse être isolée, et aussi le plus petit élément matériel que nous connaissions, faisant partie de la structure d’un atome. Sa charge est égale à environ unité E. S., et le rapport de la charge à la masse est égal à environ unités électromagnétiques, ainsi qu’on le verra plus loin. La charge d’un ion négatif ou positif peut rester égale en valeur absolue à celle d’un électron, quelle que soit la grosseur de l’agglomération, mais il existe aussi des ions dont la charge est plus élevée.


13. Théorie de l’ionisation par choc des ions et de la décharge disruptive. — Nous avons vu que dans un gaz sous pression atmosphérique, ionisé par les rayons Röntgen ou par une substance radioactive dans l’espace compris entre deux électrodes, la courbe qui représente la relation entre le courant qui passe entre les électrodes et la différence de potentiel établie entre elles, affecte une allure caractérisée principalement par la possibilité d’obtenir un courant de saturation, c’est-à-dire un courant limite qui ne peut plus être dépassé pour des valeurs croissantes de jusqu’à production de la décharge disruptive. Toutefois, quand on opère sous pression réduite, la courbe peut offrir un aspect différent, ainsi qu’il résulte des expériences de M. Townsend à ce sujet[1].

On constate en ce cas que pour des champs faibles le courant croît de moins en moins vite avec la différence de potentiel, indiquant ainsi une tendance vers la saturation ; toutefois, après qu’une valeur sensiblement constante de a été atteinte, ou même avant que cela ait eu lieu, la courbe se relève à nouveau, indiquant que le courant commence à augmenter rapidement avec la différence de potentiel (fig. 14).

L’explication qui a été proposée par M. Townsend est la suivante :

  1. Ions, électrons, corpuscules, p. 881 et 1005.