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grande, on peut cependant concevoir que la perte d’énergie, par suite des mouvements des électrons constitutifs de l’atome, puisse devenir une cause d’instabilité pour l’édifice atomique. Nous verrons que cette conception peut intervenir dans la théorie des transformations radioactives.

La théorie du rayonnement électromagnétique, déterminé par les accélérations des électrons et ayant dans l’espace une distribution continue, se présente sous une forme très parfaite. Néanmoins, cette théorie se heurte à de graves difficultés quand il s’agit d’expliquer la grandeur de l’énergie d’émission des rayons cathodiques secondaires ou des rayons secondaires des rayons (voir § 139). Des difficultés analogues se rencontrent dans l’interprétation du phénomène photo-électrique (production de rayons cathodiques par des métaux recevant la lumière ultraviolette), ainsi que dans la théorie du rayonnement thermique. Pour lever ces difficultés certains physiciens ont eu recours à l’hypothèse d’une structure discontinue du rayonnement ([1]), celui-ci se composant d’éléments d’énergie dont la grandeur pour un rayonnement périodique est, d’après M. Planck, proportionnelle à la fréquence. Dans cette manière de voir l’énergie rayonnée n’est pas indéfiniment divisible, et l’émission d’une particule cathodique secondaire correspond à l’utilisation d’un ou plusieurs éléments d’énergie rayonnés. Cette théorie a reçu une forme assez précise en ce qui concerne les rayonnements périodiques. Cependant elle n’a pas encore été adaptée à l’explication de tous les phénomènes lumineux (interférences, diffraction, etc.).





  1. Planck, Ann. d. Phys., 1901. — Einstein, Ann. d. Phys., 1905. — J.-J. Thomson, Proc. Camb. Phil. Soc., 1907.