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Page:Curie - Traité de radioactivité, 1910, tome 1.djvu/100

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CHAPITRE II.

PROCÉDÉS D’ÉTUDE ET DE MESURE EN RADIOACTIVITÉ.




23. Méthodes d’observation. — Les rayons émis par les substances radioactives ont la faculté d’impressionner les plaques photographiques, de produire la fluorescence de divers corps et de rendre les gaz conducteurs de l’électricité. Toutes ces propriétés des rayons ont été utilisées pour l’étude de la radioactivité, et les méthodes de recherches qui en dérivent peuvent être nommées pour abréger : méthode radiographique, méthode fluoroscopique et méthode électrique.

La méthode radiographique est celle dont s’est servi H. Becquerel dans ses recherches sur les composés d’urane qui l’ont conduit à la découverte du phénomène de radioactivité ; cette méthode offre donc un grand intérêt au point de vue historique. Elle consiste à exposer une plaque photographique à l’action des rayons émis par un corps radioactif, tout en la protégeant contre l’action de la lumière. On peut ainsi constater les propriétés radioactives de diverses substances ; le temps de pose nécessaire pour obtenir une impression varie dans des limites étendues : quelques secondes peuvent suffire quand on emploie du radium, tandis que plusieurs jours peuvent être nécessaires quand il s’agit d’un minerai faiblement actif. Certaines causes d’erreur sont à éviter, surtout quand on opère avec des substances qui exigent des temps de pose considérables. On sait en effet qu’une plaque photographique peut être impressionnée par diverses matières qui ne sont cependant pas radioactives d’une manière appréciable. Telles sont, par exemple, la cire et diverses essences ; certains métaux tels que le zinc produisent aussi à la longue des impressions. Dans ces expériences, l’impression résulte d’une action chimique qui s’exerce sur la