Page:Curie - Traité de radioactivité, 1910, tome 2.djvu/144

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Ainsi quand une certaine épaisseur d’aluminium a été dépassée, l’effet radiographique des rayons ne peut plus être décelé. Cette épaisseur limite dans les premières expériences a été trouvée égale à 0cm,0039. En construisant la courbe d’ionisation des rayons du radium C par la méthode de M. Bragg, on a d’ailleurs trouvé que chacune des feuilles d’aluminium employées dans l’expérience précédente était équivalente à une épaisseur d’air de 0cm,54. Par conséquent l’épaisseur d’air équivalente à 12 feuilles était


Cette épaisseur était donc voisine du parcours des rayons dans l’air, mesuré par la méthode d’ionisation.

Une concordance encore meilleure a été obtenue dans des expériences ultérieures, où l’impression photographique a pu encore être observée après le passage au travers de 14 feuilles d’aluminium, dont l’ensemble était équivalent à une épaisseur d’air de 7cm ; la vitesse correspondante était évaluée à 0,43  valeur voisine de la moitié de la vitesse primitive.

M. Rutherford a déterminé de plus l’épaisseur maximum d’aluminium qu’on peut utiliser quand on observe les rayons au moyen de la production d’effets de phosphorescence. Pour cela le fil actif était recouvert d’un nombre variable de feuilles d’aluminium, et l’on cherchait la distance maximum dans l’air à laquelle on pouvait encore observer l’effet de phosphorescence sur un écran en sulfure de zinc, en platinocyanure de baryum ou en willemite ; cette distance critique peut être observée avec une assez grande précision. En portant en abscisses le nombre des feuilles d’aluminium et en ordonnées la distance critique, on obtenait une ligne droite, dont l’examen permettait de conclure que l’absorption produite par 12,5 feuilles d’aluminium était équivalente, au point de vue de la production des effets de phosphorescence, à l’absorption produite par 6cm,8 d’air ; dans les deux cas, on se trouvait à la limite de l’observation de la phosphorescence, et l’on voit que le parcours des rayons évalué par ce procédé ne diffère pas sensiblement de celui qu’on mesure par la méthode d’ionisation.

Quand on opère avec des substances phosphorescentes très sensibles aux rayons pénétrants, comme le platinocyanure de