Page:Curie - Traité de radioactivité, 1910, tome 2.djvu/145

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baryum, on doit avoir soin de vérifier que les rayons actifs sont bien des rayons On peut, pour cela, introduire entre la source et l’écran un papier noir très mince et voir si la luminosité est notablement modifiée par la présence de cet écran.

On peut donc conclure que, pour une particule l’effet ionisant, l’effet radiographique et l’effet d’excitation de phosphorescence semblent solidaires et disparaissent simultanément quand la particule a éprouvé une réduction de vitesse suffisante, la disparition se produisant d’une manière assez brusque, après un parcours dans la matière qui semble déterminé avec une assez grande précision. On peut donc penser que, pour produire l’un quelconque des effets considérés, les particules émises par le radium C doivent posséder une vitesse supérieure à une certaine vitesse critique. On verra plus loin que la charge des rayons ne peut être observée au delà du parcours mesuré par le pouvoir ionisant ; il semble donc probable que les rayons perdent leur charge quand leur vitesse devient égale à la vitesse critique. Enfin il semble aussi probable que si la production d’ions dans les gaz, la production d’impressions radiographiques et la production de phosphorescence demandent la même vitesse minimum, et par suite la même énergie cinétique minimum des rayons, c’est que ces phénomènes ont entre eux quelque analogie et que les deux derniers pourraient être dus à la production d’ions dans la matière solide.

M. Rutherford a admis que les divers groupes de rayons ne se distinguent entre eux que par leur vitesse initiale ; cette hypothèse a été confirmée par les expériences faites par ce savant en vue de déterminer le rapport pour les rayons de différentes substances. La vitesse critique des rayons d’une substance quelconque peut donc être considérée comme égale à la vitesse critique des rayons du radium C. Toutefois, d’après des expériences récentes, la vitesse critique a une valeur très inférieure à celle qui a été primitivement indiquée.

En portant en abscisses l’épaisseur d’aluminium traversée, et en ordonnées la valeur de la vitesse des rayons d’après les expériences qui viennent d’être décrites, on obtient la courbe I (fig. 128) ; on a représenté sur la même figure en ordonnées les valeurs de correspondant aux valeurs de et mesurant l’énergie cinétique des