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Page:Curie - Traité de radioactivité, 1910, tome 2.djvu/164

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le polonium ayant été déviées de leur trajet par l’action du champ magnétique. Il était donc manifeste que ces particules étaient douées d’une vitesse d’émission relativement très faible et étaient, par suite, extrêmement sensibles à l’action d’un champ électrique et d’un champ magnétique. Ces particules sont des électrons lents qui ne possèdent pas de pouvoir ionisant. Elles sont émises en grande quantité par le polonium et, d’après les expériences précédemment décrites, il en est de même pour le radium. En rapprochant les plateaux de son appareil, M. J.-J. Thomson a pu mettre en évidence la charge positive transportée par les rayons du polonium.

M. Rutherford[1] ayant repris ses expériences avec l’emploi d’un champ magnétique parallèle au plan des plateaux, a observé que, dans ces conditions, l’électrode supérieure reçoit une charge positive, quel que soit le sens du champ électrique entre les plateaux. Quand on fait varier l’intensité du champ magnétique, l’effet produit sur le courant atteint une limite et ne varie plus pour des valeurs plus élevées du champ. Voici les résultats obtenus dans une expérience où la distance des plateaux était égale à 3mm, et où le plateau actif était recouvert d’une feuille mince d’aluminium semblable à celle qui fait partie de l’électrode supérieure.

      Courant
Potentiel
du plateau actif.
__volts sans champ magnétique.   avec champ magnétique.
8
» + 0,36
+
8
+ 2,0 + 0,46 0,39
-
8
-a2,5 + 0,33
+
8
+ 2,8 + 0,47 0,41
-
8
-a3,5 + 0,35
+
8
+ 3,1 + 0,56 0,43
-
8
-a4,0 + 0,31
+
84 
+ 3,5 + 0,77 0,50
-
84 
-a5,2 + 0,24

M. Rutherford a admis que la différence des courants mesurés en présence d’un champ magnétique pour les deux sens du champ électrique est due uniquement au courant déterminé par l’ioni-

  1. Rutherford, Nature, 1905.