Page:Curie - Traité de radioactivité, 1910, tome 2.djvu/204

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daires ; cette dernière, dans le cas des rayons X, est du même ordre que la vitesse des rayons cathodiques, et dans le cas des rayons elle est du même ordre que celle des rayons de la même substance. Il est donc évident qu’une pulsation qui résulte de l’arrêt brusque d’un rayon cathodique et dont l’énergie totale est au plus égale à celle de ce rayon, ne peut, en se propageant dans l’espace et en passant sur un électron contenu dans la matière, fournir à celui-ci l’énergie nécessaire pour acquérir la vitesse perdue par le rayon cathodique primaire. On pourrait, d’autre part, penser que l’énergie des rayons secondaires ne dérive pas de celle de la pulsation, mais plutôt de l’énergie interne de l’atome, les rayons primaires n’agissant que comme cause déterminante de l’explosion de l’atome. La prédominance de l’émission secondaire dans la direction des rayons primaires est, en ce cas, plus difficile à expliquer, et c’est là l’argument principal de M. Bragg en faveur de sa théorie. Peut-être aussi pourrait-on éviter la difficulté dont il vient d’être question, en admettant qu’une seule pulsation est insuffisante pour produire l’émission d’un rayon secondaire ; une série composée d’un grand nombre de pulsations successives serait nécessaire à cet effet, chacune de ces pulsations venant renforcer l’effet de la précédente ; on peut aussi remarquer qu’un électron qui au moment du passage d’une pulsation possède dans l’atome une vitesse de même direction que celle de la pulsation, sera soumis plus longtemps à l’action de la pulsation et, pour cette raison, plus fortement influencé qu’un électron dont la vitesse a le sens opposé ; l’expulsion pourrait résulter d’une accumulation d’effets de ce genre.

Quant aux résultats expérimentaux d’après lesquels la vitesse des rayons secondaires provenant de rayons est indépendante de la nature de l’atome dans lequel ils se forment et égale dans le cas du radium à celle des rayons primaires, on peut penser qu’étant donnée la nature complexe des émissions primaire et secondaire, il est difficile d’établir les conclusions considérées avec certitude et précision.

La théorie de M. Bragg conduit soit à admettre l’existence d’électrons positifs, soit à admettre que l’émission de rayons X, de rayons et de leurs rayons secondaires de même espèce comporte la destruction des atomes par suite d’émission de particules chargées positivement et ayant des dimensions atomiques.