Page:Curie - Traité de radioactivité, 1910, tome 2.djvu/207

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l’action des rayons sur une plaque photographique, tandis qu’en utilisant l’effet direct de ces rayons sur la plaque, une pose bien plus longue est nécessaire. Parmi les rayons secondaires produits par les rayons il y en a qui sont eux-mêmes très pénétrants ; tels sont en particulier les rayons secondaires émis par le plomb.

Voici les nombres indiqués par M. Eve[1] pour l’intensité relative des rayons secondaires émis par différentes substances sous l’action de l’ensemble des rayons et du radium ou des rayons seulement ; on a ajouté, à titre de comparaison, l’intensité des rayons secondaires dus aux rayons Röntgen d’après les expériences de M. Townsend :

                                                         Rayons et Rayons Rayons X.
Plomb 
100 100 100
Cuivre 
157 161 291
Laiton 
158 159 263
Zinc 
157 282
Aluminium 
130 130 125
Verre 
131 135 131
Paraffine 
112 120 125


Ainsi les proportions de radiation secondaire provenant des rayons et des rayons ne sont pas très différentes, mais, en ce qui concerne les rayons X, les substances employées comme radiateurs peuvent se comporter tout autrement, et l’ordre des intensités peut être interverti.

Un faisceau de rayons obtenu par filtration des rayons du radium au travers d’un écran en plomb épais contient toujours aussi des rayons chargés négativement. La charge négative ainsi observée était attribuée par M. Paschen aux rayons M. Eve a montré toutefois qu’elle est, selon toute probabilité, entièrement attribuable aux rayons secondaires des rayons Voici comment était disposée l’expérience : le radium se trouvait au fond d’une cuve cylindrique en plomb à parois très épaisses (fig. 144) ; recouverte par une plate-forme en plomb de 1cm,2 d’épaisseur. Un petit électroscope était posé sur la plate-forme de plomb, dans une position latérale par rapport au faisceau des rayons

  1. Eve., Phil. Mag., 1904.