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secondaires des rayons X contiennent des rayons chargés négativement et par conséquent complètement différents par leur nature des rayons primaires[1] ; les rayons secondaires chargés peuvent être déviés par un champ magnétique, et leur vitesse est de l’ordre [2].

Les métaux de faible densité ont surtout pour effet de disperser et de renvoyer les rayons X primaires, mais les métaux denses et, en général, les éléments à poids atomique élevé, donnent aussi lieu d’une part à la production de rayons cathodiques, d’autre part à la production de rayons X secondaires plus absorbables que les rayons primaires. Ces rayons X secondaires sont homogènes ; leur pouvoir pénétrant ne dépend que de la nature de la substance simple utilisée comme radiateur et constitue une propriété atomique de cette substance ; les rayons X homogènes, caractéristiques d’un élément donné, ne peuvent être produits que par des rayons primaires, dont le pouvoir pénétrant est plus élevé que le leur[3]. Pour les rayons secondaires genre cathodique, le rapport est voisin de 1,7.107 unités électromagnétiques, et la vitesse est comprise entre les fractions 0,19 et 0,25 de celle de la lumière[4]. Il résulte de là que ces rayons sont entièrement comparables aux rayons cathodiques produits à haut voltage. Leur vitesse croît avec le pouvoir pénétrant des rayons primaires, mais ne semble dépendre ni de l’intensité de ceux-ci, ni de la nature du radiateur[5].

La production de rayons secondaires par les rayons très pénétrants (rayons ) du radium a été observée par H. Becquerel[6], qui a décrit plusieurs expériences faites à ce sujet. Dans ces expériences faites par la méthode radiographique, l’effet des rayons se trouve renforcé après le passage d’un écran très opaque, constitué, par exemple, par le fond d’une cuve de plomb ayant 1cm d’épaisseur. On peut révéler ainsi en quelques minutes

  1. Curie et Sagnac, Comptes rendus, 1900.
  2. Dorn, Abh. Halle, 1900.
  3. Barkla, Jahrbuch, d. Rad., 1908. — Barkla et Sadler, Phil. Mag., 1908.
  4. Bestelmeyer, Annalen d. Phys., 1907.
  5. Innes, Proc. Roy. Soc., 1907.
  6. Becquerel, Sur une nouvelle propriété de la matière, Paris, 1903.