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avec la supposition que l’actinium puisse être compris dans la suite des termes procédant par filiation directe de l’uranium. En effet, en ce cas l’activité de l’actinium dans les minerais, devant correspondre à l’émission d’au moins 4 particules serait beaucoup plus grande que celle que donne l’expérience. Comme, d’autre part, une relation entre l’uranium et l’actinium est probable, l’actinium pourrait faire partie d’une chaîne latérale formée à partir de l’uranium en même temps que celle qui comprend l’ionium et le radium. Les essais directs, faits en vue de mettre en évidence la formation d’actinium à partir de l’uranium, n’ont pas donné jusqu’ici de résultat positif[1].


213. Produits extrêmes de la destruction des éléments radioactifs. Âge des minéraux. — Les phénomènes radioactifs comportent l’émission de particules et de particules L’émission de particules correspond probablement dans tous les cas à un dégagement d’hélium ; l’expulsion d’une particule ne peut avoir lieu sans entraîner la destruction de l’atome. Quant à l’émission d’une particule il est possible qu’elle puisse se produire sans que le poids de l’atome et sa nature éprouvent une altération profonde.

L’hélium constitue l’un des produits extrêmes de la destruction des éléments radioactifs, et c’est jusqu’à présent le seul de ces produits qui soit connu.

L’étude de la teneur des minéraux en hélium a été faite par M. Strutt[2]. Les recherches ont porté sur les minéraux radioactifs proprement dits et sur les minéraux ordinaires. Le minerai pulvérisé était décomposé en tube scellé à la température de 200° en présence d’acide sulfurique concentré ; cette opération est quelquefois très longue. Les gaz formés étaient extraits, mélangés avec l’oxygène et soumis à l’action de l’étincelle en présence de soude ; l’oxygène était ensuite absorbé par barbotage du gaz dans du phosphore fondu. Le résidu gazeux était considéré comme formé d’hélium. Dans d’autres expériences le minerai était simplement chauffé au rouge en vase clos ; les gaz dégagés étaient soumis à l’action de réactifs absorbants appropriés ; le

  1. Soddy et Mackenzie, Phil. Mag., 1907.
  2. Strutt, Proc. Roy. Soc., 1905, 1908, 1909.