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Page:Curie - Traité de radioactivité, 1910, tome 2.djvu/497

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Ce résultat n’est pas modifié par le mouvement de l’air au voisinage du fil, bien que les trajectoires des particules cessent d’être radiales. On peut montrer que le flux des particules reçues par le fil est indépendant de la vitesse de déplacement de l’air.

La valeur de peut être influencée par le phénomène de recombinaison et par l’action des poussières. Nous avons vu que, dans le cas de l’activité induite du radium et dans l’air dont l’ionisation est normale, la valeur de peut être réduite par l’effet de la recombinaison de moins de 30 pour 100 de sa valeur. La réduction proportionnelle est beaucoup plus importante pour la valeur de l’activité induite du thorium. On trouve que pour obtenir une limite inférieure de il faut remplacer la constante du thorium A par un nombre environ 90 fois plus grand, ce qui conduirait à réduire à une petite fraction (1 pour 100 environ) de la valeur donnée par la formule. On peut en conclure que la recombinaison a pour effet d’avantager fortement l’activation du type radium par rapport à celle du type thorium, ainsi qu’on pouvait le prévoir à cause de la différence des vies moyennes du radium A et du thorium A.

La quantité de dépôt actif, recueillie sur un fil chargé exposé à l’air libre, doit aussi être influencée par l’effet des poussières. Cette influence est même plus importante dans le cas actuel que dans le cas d’un récipient clos, parce que dans ce dernier les poussières, si elles n’ont pas été éliminées d’avance, se trouvent éliminées ensuite par l’action du champ qui les entraîne vers l’électrode (effet de déplacement de particules non chargées dans un champ non uniforme). Si donc l’expérience a une durée suffisante, tout se passe comme si elle était faite en l’absence de poussières. À l’air libre, au contraire, les poussières sont constamment renouvelées dans le volume d’air utilisé. Ces poussières fixent certaines des particules chargées de radium A ou de thorium A dont la mobilité est ainsi très fortement diminuée, de sorte que leur mouvement vers l’électrode sous l’action du champ électrique devient très lent. Parmi ces poussières, il en existe aussi qui portent des particules de dépôt actif sans être chargées, soit qu’elles aient éprouvé la recombinaison après avoir absorbé une particule active, soit que la charge de cette particule soit venue neutraliser la charge négative d’un ion déjà fixé sur la poussière. Ces agglomérations actives non chargées sont entraînées vers la