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Le rapport se trouve donc multiplié par soit environ 210, quand on passe d’un petit volume à un grand volume, l’exposition étant longue dans les deux cas. Dans les expériences décrites, le sens du phénomène est conforme à la théorie, puisque le rapport est environ 25 fois plus grand dans les expériences d’activation à l’air libre que dans les expériences faites par la méthode Sella. De plus, on devait s’attendre à ce que le rapport pour les expériences à air libre soit très inférieur à celui que prévoit la théorie qui ne tient compte ni de la recombinaison ni de l’effet des poussières, ces deux causes ayant pour effet de diminuer ce rapport. Il est donc naturel de constater que le rapport pour l’air libre est seulement 25 fois plus grand que celui qu’on obtient par la méthode Sella et non 210 fois plus grand comme le prévoit la théorie approchée. Le rapport calculé d’après les expériences faites par la méthode Sella, serait d’environ 10-5.

Dans certaines expériences la nature de la radioactivité induite acquise par le fil n’a pu être complètement expliquée par la superposition des types radium et thorium[1]. Des faits de cette nature conduisent à envisager l’existence d’une radioactivité induite de provenance inconnue. On peut cependant aussi remarquer que l’interprétation complète des résultats expérimentaux peut présenter des difficultés. En dehors du dépôt de radium A et de thorium A il peut être nécessaire de tenir compte d’un dépôt des substances dérivées des précédentes. Enfin des perturbations peuvent être occasionnées, si le maniement des fils très longs couramment utilisés entraîne une perte de dépôt actif, dont certaines parties se détachent facilement.


222. Dosage direct de l’émanation du radium dans l’air atmosphérique. Variations de la radioactivité atmosphérique. — Des essais de détermination directe de la quantité d’émanation du radium contenue dans l’atmosphère ont été faits par M. Eve[2] qui

  1. Runge, Gött. Nachr., 1907. — Paccini, Nuovo Cimento, 1908.
  2. Eve, Phil. Mag., 1906.