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d’émanation contenue dans un litre de gaz s’échappant de la source ; 3o la quantité de radium contenue dans un litre d’eau de source. Certaines eaux contiennent, en effet, du radium, tandis que d’autres ne contiennent que son émanation. Dans le premier cas l’émanation se reforme dans le liquide après en avoir été complètement chassée ; dans le deuxième cas, l’eau privée d’émanation et conservée en vase clos reste inactive. Quand l’eau de source contient du radium ou du thorium, les sédiments sont, en général, actifs et contiennent les mêmes matières.

La quantité d’émanation contenue dans les eaux et les gaz des sources, recueillis et conservés pour l’examen, diminue avec le temps ; si l’étude n’est pas faite aussitôt, il faut tenir compte de cette diminution. De plus la quantité d’émanation observée peut dépendre dans une certaine mesure de la manière dont l’eau et les gaz ont été recueillis. Enfin la radioactivité des sources n’est pas constante, mais éprouve des oscillations spontanées importantes.

Quand une eau de source ne contient pas de radium, l’émanation du radium qu’elle renferme doit provenir des terrains traversés par les eaux. On observe, en général, que les gaz dégagés au griffon d’une source sont plus actifs que les eaux, ce qui tient à la valeur peu élevée du coefficient de solubilité de l’émanation du radium.

Des sources très voisines peuvent avoir une radioactivité très différente. Il ne semble pas exister de relation entre la radioactivité d’une source et la température de ses eaux ; parmi les sources radioactives, il en est de chaudes et de froides. Les sources les plus actives se rencontrent dans les terrains formés par les roches éruptives anciennes ; telles sont par exemple les sources de Bad Gastein, de Baden-Baden, de Plombières,

La quantité d’émanation extraite d’une quantité donnée d’eau de source, ou contenue dans un volume donné de gaz de source, peut être mesurée dans une chambre d’ionisation à gaz par les méthodes ordinaires ; s’il s’agit de l’émanation du radium, la mesure se fait le plus exactement 3 heures après l’introduction de l’émanation, quand le courant a atteint sa valeur maximum. Pour extraire l’émanation contenue dans les eaux on fait bouillir un volume donné d’eau, et l’on recueille les gaz chassés par l’ébullition. On peut aussi agiter un volume donné d’eau avec un volume donné d’air ; l’émanation se partage entre l’eau et l’air, et si l’on