Page:Curie - Traité de radioactivité, 1910, tome 2.djvu/518

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tandis que le cylindre extérieur est porté à un potentiel convenable. Si la vitesse du courant d’air est convenablement réglée, tous les ions d’un signe contenus dans le volume d’air considéré pourront être recueillis par l’électrode (§ 7) ; en renversant le sens du champ on recueille les ions de signe contraire. Cette méthode qui est actuellement utilisée de préférence, se prête aussi à l’enregistrement automatique des résultats obtenus ; un dispositif enregistreur des ions de l’atmosphère a été établi par MM. Langevin et Moulin[1].

Pour que tous les ions d’un certain signe et de mobilité puissent être recueillis par l’électrode centrale, la longueur de celle-ci doit avoir une valeur suffisante. Si est la différence de potentiel entre les deux armatures du condensateur, la capacité de celui-ci par unité de longueur et le débit d’air en volume, on doit avoir

L’air atmosphérique contient des ions de deux espèces : 1o les petits ions, absolument comparables à ceux qui sont créés dans l’air exempt de poussières par les rayons Röntgen ou les rayons Becquerel ; ces petits ions doivent vraisemblablement tous leur origine à la radioactivité du sol et de l’atmosphère ; leur mobilité est de l’ordre de 1cm,5 par seconde dans un champ de 1 volt par centimètre ; 2o les gros ions, véritables particules ou gouttelettes chargées dont le diamètre est de l’ordre du centième de micron, et la mobilité 1000 à 3000 fois plus petite que celle des petits ions. La charge qu’ils représentent par unité de volume peut être beaucoup plus grande que celle représentée par les petits ions, le rapport pouvant atteindre 50, mais la conductibilité qu’ils communiquent à l’air atteint à peine quelques pour 100 de la conductibilité totale, parce que cette conductibilité dépend du produit de la densité en volume des charges par leur mobilité. La formation des gros ions a été expliquée par M. Langevin[2] par la diffusion des petits ions vers les particules neutres suspendues dans l’atmosphère ; il s’établit un régime d’équilibre entre le nombre des gros ions ainsi formés

  1. Langevin et Moulin, Le Radium, 1907.
  2. Langevin, Soc. de Phys., 1905.