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Les rayons du thorium sont très faibles et se comportent comme un rayonnement hétérogène. Ces rayons peuvent être considérés comme formant quelques groupes distincts, dont chacun peut être attribué à l’une des substances radioactives de la série des produits de désintégration du thorium. Deux de ces groupes se montrent homogènes ; ils appartiennent à deux constituants distincts du dépôt actif du thorium : thorium A et thorium D (voir Chapitre XIV). Le troisième groupe appartient au mésothorium 2 et semble complexe.

Exactement de la même manière, les trois groupes de rayons de l’actinium sont attribuables à trois produits de désintégration différents ; deux groupes appartiennent à deux constituants du dépôt actif : actinium A et actinium C ; le troisième groupe appartient au radioactinium (voir Chapitre XV). Le groupe principal est celui qui est attribué à l’actinium C.


L’absorption des rayons du radium est celle qui se présente avec les apparences les plus complexes. L’étude des rayons du radium au point de vue de leur pouvoir pénétrant a conduit à envisager le rayonnement comme hétérogène. Les expériences de divers physiciens, notamment de MM. Meyer et von Schweidler[1], montrent clairement que, si l’on considère l’ensemble du rayonnement du radium, le pouvoir pénétrant de ce rayonnement augmente avec l’épaisseur de matière traversée, comme cela a lieu pour les rayons de Röntgen. Dans ces expériences, les rayons interviennent à peine, parce que ces rayons sont pratiquement supprimés par des écrans absorbants très minces. Ce qui traverse, ce sont, d’une part, les rayons plus ou moins diffusés, d’autre part, les rayons qui semblent analogues aux rayons de Röntgen.

Voici les résultats de quelques expériences à ce sujet[2].

Le radium est enfermé dans une ampoule de verre. Les rayons qui sortent de l’ampoule traversent 30cm d’air et sont reçus sur une série de plaques de verre d’épaisseur de 1mm,3 chacune ; la première plaque transmet 49 pour 100 du rayonnement qu’elle reçoit, la deuxième transmet 82 pour 100 du rayonnement qu’elle

  1. Meyer et v. Schweidler, Phys. Zeit., t. I.
  2. M. Curie, Thèse de Doctorat.