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dans une certaine mesure des conditions de l’expérience. De plus les courbes qui représentent en fonction de peuvent s’écarter un peu de la forme rectiligne. Avec des groupes de rayons considérés comme homogènes, divers expérimentateurs ont obtenu des courbes qui présentaient au début une inclinaison plus forte que l’inclinaison caractéristique (fig. 111, I). Dans d’autres cas l’inclinaison pour une certaine région va constamment en augmentant (fig. 111, II), et la forme de la courbe dépend en ce cas de la nature de la matière absorbante et du dispositif expérimental employé ; la fin de la même

Fig. 111.


courbe indique la présence d’un faible rayonnement pénétrant. Un écart du premier genre peut s’expliquer par la présence d’un groupe de rayons beaucoup plus absorbables que ceux qu’on observe, et qui peuvent être soit des rayons primaires, soit des rayons secondaires produits sur l’écran ; le même effet peut être obtenu par la réflexion diffuse des rayons primaires sur la face d’entrée de l’écran. Les écarts du deuxième genre sont surtout visibles après grande réduction de l’intensité du rayonnement et peuvent s’expliquer par une diminution de vitesse des rayons sans que la question puisse cependant être considérée comme complètement résolue.

Un faisceau de rayons est, en général, fortement dispersé dans toutes les directions après avoir traversé une épaisseur de matière relativement faible. Le trajet d’une particule dans la matière absorbante est manifestement très complexe. Cependant dans les limites où s’applique la loi d’absorption trouvée par l’expérience, l’effet absorbant produit par une lame déterminée est indépen-