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nium. Il semble donc que la diffusion a lieu dans une couche de matière bien plus faible que celle qui peut produire une absorption importante. Les expériences indiquent que la dispersion du faisceau est complète après passage au travers d’une épaisseur de matière qui est égale à 0mm,1 pour l’aluminium. Elles conduisent aussi à admettre qu’avec un appareil de mesure n’utilisant que des rayons rigoureusement parallèles, la loi de décroissance de l’intensité du rayonnement en fonction de l’épaisseur de matière traversée prendrait la forme


étant le coefficient d’absorption ordinaire et le coefficient de dispersion. On aurait, par exemple :

                                   
Pour l’aluminium 
  
270            21
Pour l’or 
  
5100 460


Pour toutes les substances étudiées le rapport était voisin de 13 ; les coefficients sont plus élevés que ceux donnés par les autres observateurs. La décroissance finale suivant la loi d’absorption ordinaire résulte de ce fait que les rayons utilisés ont des directions comprises dans un cône d’une certaine ouverture. D’après M. Crowther il n’est pas nécessaire d’admettre une production de rayons secondaires absorbables sur la face d’entrée des écrans et les rayons secondaires des rayons sont plutôt des rayons primaires diffusés. Il faut cependant remarquer que dans les expériences de Becquerel citées plus haut (§ 112), la dispersion des rayons ne semble pas en général aussi importante que l’indique M. Crowther, et que pour certains rayons du radium le faisceau reste bien défini quand les rayons ont traversé une épaisseur d’aluminium égale à 0mm,1

Voici encore un phénomène qui pourrait s’expliquer par une transformation des rayons au passage des écrans. H. Becquerel a trouvé que l’action absorbante d’un écran solide sur ces rayons augmente avec la distance de l’écran à la source, de sorte que, si les rayons sont soumis à l’action d’un champ magnétique comme dans la figure 1 (Pl. III), un écran placé contre la source radiante laisse subsister une portion plus grande du spectre ma-