dans la ville, ils diront, en lisant cela dans mon livre, que j’ai inventé, ou que je suis fou. Mais je fournirai la preuve. Ici-même, et sur-le-champ, je vais prendre une série de clichés du spectacle étonnant qui est devant nous. Ensuite, tu tueras le lynx. Mais je garderai vivants le chien et la louve. Et je te paierai, Henri, cent dollars pour chacun d’eux. Est-ce dit ?
Le métis acquiesça de la tête.
Immédiatement, le professeur sortit de l’étui son appareil photographique et en fit jouer les manettes, en mit en place le viseur.
Un concert de grognements, de la louve et du lynx, saluèrent le déclic de l’obturateur. Seul Kazan ne montra point ses crocs. Et, s’il contracta ses muscles, ce ne fut point qu’il avait peur, mais parce qu’il reconnaissait, une fois de plus, la domination supérieure de l’homme.
Lorsqu’il eut pris ses vingt plaques, Paul Weyman s’approcha du chien-loup et doucement lui parla. Si doucement que Kazan crut entendre la voix de l’homme et de la femme de la cabane abandonnée. Après quoi, Henri tira un coup de fusil sur le lynx, et Kazan, secouant sa chaîne et la mordant, grogna férocement à l’adresse de son ennemi, dont le corps se convulsait d’agonie.
Les deux hommes passèrent ensuite une solide lanière autour du cou de Kazan et le dégagèrent du piège. Le chien-loup se laissa faire et ils l’emmenèrent à la cabane. Ils revinrent, peu après, avec une triple lanière, et opérèrent de même avec la louve aveugle. Elle était à ce point épuisée et sans force qu’elle non plus ne résista pas.
Le reste de la journée fut employé, par Henri et par Weyman, à la construction d’une grande et forte cage, qu’ils fabriquèrent avec des troncs de jeunes sapins, en guise de barreaux. Lorsqu’elle fut