Page:Curwood - Kazan, trad. Gruyer et Postif.djvu/137

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gnoter au faîte des buissons, un pareil cube de brindilles et de pousses encore tendres. Le caribou exige presque autant. Le renne est, des trois, le moins difficile à satisfaire.

Trois jours et trois nuits durant, l’ouragan fit rage. Pendant la troisième nuit, le vent s’accompagna d’une grosse neige drue, qui recouvrit le sol d’une épaisseur de deux pieds et s’amoncela en énormes dunes. C’était ce que les Indiens appellent « la neige lourde », c’est-à-dire la neige qui, sur la création, s’étend comme une chape de plomb, et sous laquelle lapins et menues bestioles suffoquent par milliers. Le quatrième jour, Kazan et Louve Grise se risquèrent à sortir de leur gîte. Le vent avait cessé et la neige ne tombait plus. Un blanc linceul, immense, infini, recouvrait le monde entier du Northland. Le froid était toujours intense.

Comme la Mort Rouge avait accompli ses ravages sur les hommes, les jours de famine, qui allaient les décimer, étaient maintenant arrivés pour les bêtes sauvages.