Page:Curwood - Le Piège d’or, trad. Postif et Gruyer, 1930.djvu/143

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doux et saccadé. Philip, en l’entendant, cessa ses moulinets et, laissant tomber son gourdin :

« Donnons-nous, Célie, une bonne poignée de main. Nous sommes, n’est-ce pas, deux camarades ? »

Sans hésitation, elle tendit sa main vers la main qu’il lui tendait. Et, quoique la mort fût là, près d’eux, en embuscade, ils se sourirent. Elle se retira ensuite dans sa chambre et, pendant une bonne demi-heure, Philip ne la revit plus.

Il jeta un coup d’œil vers l’enclos et vers les loups. Ceux-ci s’étaient à nouveau éparpillés et semblaient plus calmes. Il en conclut que les mystérieux ennemis s’étaient éloignés. Les bêtes de Bram, dont il avait d’abord voulu se débarrasser, étaient devenues sa meilleure sauvegarde. Il en restait sept, et elles ne manqueraient pas de l’avertir dès que reparaîtraient les Esquimaux.

Sans doute les agresseurs avaient-ils été, jusqu’ici, peu nombreux. La lutte contre les loups avait été assez mollement conduite, et maintenant ils l’avaient suspendue. Philip pensa qu’il n’avait eu encore affaire qu’à une patrouille de reconnaissance, de trois ou quatre hommes.

Si Bram était réellement tombé dans une embuscade et s’il gisait, à cette heure, avec un javelot dans le corps, les Kogmollocks, croyant que Célie était seule, avaient dû expédier ces quel-