Page:Curwood - Le Piège d’or, trad. Postif et Gruyer, 1930.djvu/155

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dans le fracas de la nuit. Puis il avança, sans courir, prudemment, en balançant son gourdin, prêt à frapper si, par malchance, sur son chemin, il se heurtait aux loups. Il demeurait aussi calme, aussi maître de lui que s’il eût marché sous une douce nuit étoilée.

Il ne tarda pas atteindre la palissade qui entourait l’enclos. En la suivant, une dizaine de pas vers la droite, il trouva, comme il l’avait calculé, la porte du corral et son cœur, soulagé, battit plus à son aise. Moins d’une minute après, la porte était ouverte et solidement calée à l’aide d’une bûche qu’il avait emportée avec lui. Il s’en retourna ensuite vers la cabane, guidé par la lueur d’une chandelle, laissée allumée, et qui éclairait le petit rectangle de la fenêtre.

Son expédition heureusement terminée, il trouva dans la cabane Célie, debout, qui l’attendait. Elle s’était relevée, lorsqu’il était sorti, et ses mains encore crispées sur sa poitrine disaient sa mortelle inquiétude. Elle le fixa, dans une interrogation muette.

Il fit le mouvement d’ouvrir la porte, en désignant le corral, et, par une mimique appropriée, acheva son explication.

« Les loups, s’exclama-t-il, d’un air triomphant, ne seront plus là demain matin ! Par la barrière que j’ai ouverte, ils auront tous déguerpi ! À présent, notre route est libre ! »