Page:Curwood - Le Piège d’or, trad. Postif et Gruyer, 1930.djvu/170

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

s’était redressé. Le gourdin tourna dans l’air et, s’abattant sur l’être encapuchonné, stupéfait, le faisait crouler sur le sol.

Du premier coup, l’Esquimau avait eu une épaule en bouillie. Un second coup s’abattit en plein sur le capuchon de peau de phoque, et un troisième eut pour résultat un râle d’agonie.

Philip avait frappé si rudement qu’il en vacilla sur ses pieds. Il n’avait pas encore repris son équilibre que deux autres formes, surgissant de l’ombre, se précipitaient sur lui, avec des cris de bêtes sauvages. Il n’eut même pas le temps de balancer son gourdin. Bondissant en l’air sur le plus proche des Kogmollocks, il saisit d’une main le javelot déjà levé, qui lui était destiné, et, de l’autre main, assena un coup de poing formidable sur la bouche de son ennemi. Au second coup de poing, l’Esquimau s’abattit, en lâchant son javelot qui demeura au pouvoir de Philip, fou de la rage de la bataille.

À ce moment, il se sentit pris au cou par une paire de bras velus. Il jeta un cri de terreur qui s’étouffa dans cet étau. Sa tête se renversa en arrière, et il fut bas.

C’était la ruse de guerre coutumière des Esquimaux, une ruse qui manquait rarement son effet, l’antique sasaki-wechikun, ou « prise du sacrifice », le jiu-jitsu de l’Arctique, qui se transmet de père en fils, depuis des générations. Tandis