Page:Curwood - Le Piège d’or, trad. Postif et Gruyer, 1930.djvu/176

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nant d’un cadavre, ces vêtements constituaient un véritable présent du ciel. L’heure n’était point aux scrupules exagérés et à l’élégance. Une flamme de joie brilla dans les yeux de Célie et Philip continuait à admirer combien elle se laissait peu abattre par le danger. Immédiatement elle commença à s’affubler de cette défroque, tandis que Philip rebroussait chemin.

Au second Esquimau, sur qui s’était abattu son poing nu, il emprunta lui-même capuchon et habits. Les Esquimaux n’ont point de poches proprement dites, mais portent à la taille une petite gibecière en peau de narval, qui en tient lieu. Philip mit de côté ces trois bourses, puis s’occupa de relever les armes.

Il trouva deux coutelas et une demi-douzaine de javelots meurtriers. L’un des couteaux était encore dans la main crispée de l’Esquimau qui avait rampé vers lui, pour l’en frapper, au moment où le revolver de Célie intervint si à propos. Il prit ce couteau, qui était le plus long et le mieux affilé.

Inspectant le contenu des trois bourses, il en sortit l’inévitable cordelette roulée, en peau de caribou, et un autre petit sac, plus petit, imperméable et soigneusement fermé, qui contenait le matériel à faire du feu du Kogmollock. Cela surtout était précieux. Les Esquimaux ne portaient avec eux aucuns vivres et Philip y vit la