Page:Curwood - Le Piège d’or, trad. Postif et Gruyer, 1930.djvu/239

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C’était après ce coquin que je courais lorsque j’ai rencontré Armin et ses compagnons… »

Pendant ce colloque, Célie se tenait près de son père et tous deux écoutaient sans comprendre. Après avoir transféré la moitié de ses cartouches dans la poche droite de l’uniforme d’Olaf, Philip s’avança vers le vieillard et le salua, les deux mains tendues. Célie se mit à sourire. Armin prit les mains et les serra. Les deux hommes se regardèrent.

Si les cheveux et la barbe du père de Célie étaient blancs, si ses épaules étaient voûtées et ses mains longues et maigres, le regard des yeux, enfoncés profondément dans leurs orbites, n’avait pas vieilli. Pareils à ceux d’un faucon, ils scrutaient ceux de Philip et pénétraient jusqu’au tréfonds de ses pensées, tandis que le jeune homme parlait, d’une voix douce et rapide. Après Philip, Armin parla à son tour et la rougeur subite de Célie commenta suffisamment ses paroles.

Olaf, durant ce temps, chargeait son fusil. Il dit quelques mots à Célie et à son père. Puis, s’adressant à Philip :

« L’heure approche… Tenons-nous prêts ! »

Il lia solidement les chiens à un des montants de la cabane, afin que les bêtes effrayées ne s’affolassent pas au cours de la lutte. Philip s’était remis en observation.