Page:Curwood - Le Piège d’or, trad. Postif et Gruyer, 1930.djvu/240

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Il se passait du nouveau. Les Esquimaux, quittant la lisière de la forêt, s’étaient mis en mouvement et avançaient.

Ils avançaient sans le moindre désordre, non pas en une masse compacte, mais en formation dispersée, écartés les uns des autres sur la neige, afin d’offrir aux coups de feu une surface moins vulnérable.

Leur objectif était une petite crête, que Philip avait à peine remarquée jusque-là, et qui était formée par un repli du sol, entre le bois et la cabane.

« Ils grouillent, Olaf ! cria Philip. Ceux de Blake et les autres se sont rejoints. Il y en a toute une armée. »

Olaf regarda.

« Ils ne sont pas un cent, répliqua-t-il avec calme. Ne t’affole pas. Mais ils sont en nombre suffisant pour que tous nos coups puissent porter, lorsqu’ils descendront de ce monticule qu’ils sont en train d’escalader. La cible qu’ils vont nous offrir est diablement confortable, comparée aux conditions dans lesquelles Calkins, Harris et O’Flynn sont tombés, tandis que je m’enfuyais dans la nuit. C’est alors qu’ils nous jouèrent un tour pendable et inattendu… Cette fois, nous les tenons. »

Mais la ligne dispersée des petites silhouettes mouvantes s’était arrêtée derrière la crête nei-