Page:Curwood - Le Piège d’or, trad. Postif et Gruyer, 1930.djvu/97

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jetaient vers l’intérieur de la cabane leurs regards de carnassiers. Bram pliait sous la charge qu’il apportait du traîneau. Il laissa tout choir sur le plancher et, sans s’occuper de Philip, il fixa ses yeux sur le rideau qui servait de porte à l’autre chambre.

Bram était comme hypnotisé par ce rideau et Philip regardait Bram. Ni l’un ni l’autre ne bougeaient. Dans le silence on entendit, à travers le rideau, la jeune fille marcher.

Philip était en proie à des sentiments divers. S’il avait possédé une arme, il en aurait, sur-le-champ, terminé avec Bram, car l’étrange lumière qui brillait dans les yeux de l’homme-loup semblait justifier ses pires soupçons. Ses mains, sans doute, étaient vides. Mais, ayant promené son regard autour de lui, il vit, près du poêle, une pile de bois à brûler. Un solide gourdin, pris dans cette pile, pourrait rendre, le cas échéant, d’utiles services.

Le rideau se souleva et, dans l’encadrement de la porte, la jeune femme reparut. Elle souriait des yeux et des lèvres, et son sourire allait droit vers Bram ! Ce fut un coup de fouet supplémentaire aux nerfs de Philip. Vers Bram elle semblait tendre ses beaux bras, et elle se mit à lui parler.

Philip ne pouvait saisir un traître mot de ce qu’elle disait. Ce n’était pas du cree, ni du chip-