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L’ŒUVRE DE RICHARD WAGNER À PARIS

particulier, sut rendre le récit du pèlerinage à Rome avec une ampleur et un mordant, un pathétique, qu’on oublierait difficilement. En 1894 encore, d’importants fragments de cet acte et du précédent furent entendus aux concerts d’Harcourt, avec Vergnet, Auguez et Éléonore Blanc.


Lohengrin n’a pas eu un moindre succès au Concert, et moins répété. Nous l’avons déjà vu fêté, soit par le « récit du Graal », dès 1867, soit même par le premier acte en entier. Ces auditions se répétèrent fréquemment par la suite, jusqu’en 1887, où l’œuvre parut enfin en scène ; on y joignit aussi le duo du troisième acte. Relevons ainsi, comme exécutions du premier acte, celles de Lamoureux, en 1882 et 1883, auxquelles concoururent Lhérie et Bosquin (Lohengrin), Heuschling et Couturier (Telramund), Plançon (Le Roi), Auguez (Le héraut). Mmes  Franck-Duvernoy et Brunet-Lafleur (Elsa), — et celles de Pasdeloup, en 1883, avec Bolly, Faure et Lauwers, Claverie, Mmes  Rose Caron et Huré. Puis, pour le duo d’amour, Bosquin et Mme  Franck-Duvernoy (Lamoureux en 1882), et pour le récit du Graal, Bosquin (Pasdeloup, même année).

Mais ici, la vraie date, la révélation, pour mieux dire, c’est l’apparition d’Ernest Van Dyck, chez Lamoureux, en 1883. Je reviendrai plus à loisir sur ce héros du répertoire wagnérien à Paris, quand j’aborderai les œuvres mêmes, au théâtre. Je rappelle seulement ici quelles impressions nouvelles et attachantes nous apportait cette exceptionnelle nature d’artiste, dont l’action sur le public, au concert comme au théâtre, a toujours en quelque chose de particulièrement direct et comme « élec-