Page:Custine - Aloys, ou le religieux du mont saint bernard, Vézard, 1829.djvu/201

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jusque dans mes os, et tandis que je sentais mon cœur se fendre au seul son de sa voix, j’étais réduit à la voir, respirant à peine devant son insensible époux, attendre d’un mot, d’un coup d’œil, qu’il ne lui accordait pas toujours, la vie qu’elle n’appréciait que pour lui.

» Quand j’observais cette tendresse passionnée que rien ne motivait, et que tout trahissait, je ne pouvais m’empêcher de la comparer au froid sentiment maternel, dont Mme de M** ne cessait de m’accabler ; et je tombais dans le délire de la jalousie, de la rage.

» Quelquefois il me semblait apercevoir de la contrainte dans ses manières avec son mari ; mais j’expliquais cette espèce de gêne, par un excès de sensi-