Page:Custine - Aloys, ou le religieux du mont saint bernard, Vézard, 1829.djvu/22

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

derniers murmures de la Doire, qui se précipite vers le Piémont, expiraient au loin dans les régions inférieures de l’air ; les ombres du soir grandissaient les rochers, dont les masses bizarres ressemblaient à des géans enchaînés ; et, près de voir disparaître le soleil, la seule image de la vie dans ces lieux déserts, la terre semblait attendre la nuit avec un respect silencieux.

Des tableaux si solennels auraient inspiré une sorte de terreur au jeune voyageur s’il eût été moins malheureux ; mais, ayant perdu lui-même le charme de la vie, il contemplait l’image de la destruction avec une insouciance sinistre. Il éprouva cependant un désir, le seul qui, depuis bien des mois, eût réveillé son âme de