Page:Custine - Aloys, ou le religieux du mont saint bernard, Vézard, 1829.djvu/43

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mes émotions, et un morceau de pain.

» Le spectacle d’une grande ville, avec, ses intérêts divers et son mouvement, porte dans un cœur jeune et solitaire une tristesse à laquelle rien ne peut se comparer. On s’épouvante à l’idée qu’on suit une voie différente de la carrière de tant d’hommes qu’on croit heureux, parce qu’on ne les voit que passer.

» Les sentiments patriotiques, l’instinct guerrier si prompts à s’éveiller dans le cœur d’un homme, vinrent accroître mes tourments. Je n’avais pas de patrie, puisqu’on ne me montrait aucune carrière, et l’incertitude de ma destinée laissait mon imagination flotter dans un vague funeste. Ne pouvant satisfaire aucun des besoins que donne la société,