Page:Custine - Aloys, ou le religieux du mont saint bernard, Vézard, 1829.djvu/44

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ne pouvant s’assujettir à aucune occupation capable de l’intéresser exclusivement, mon esprit aurait dû prendre son vol vers Dieu ; mais je n’avais pas assez de vertu pour comprendre l’unique avantage de ma position, ni pour soutenir le rôle sublime auquel la singularité de mon malheur semblait m’appeler. Tout me disait, il est vrai, que je n’étais pas fait pour vivre dans le monde ; mais, quoique né avec un esprit religieux, ce germe, abandonné à lui-même, ne s’était point développé, et j’étais resté au-dessous de ma vocation ; la piété se faisait sentir à mon âme, comme un goût, comme un autre penchant ; elle n’était pas devenue un code de lois applicable à toute la conduite de ma vie. Je n’étais