Page:Custine - Aloys, ou le religieux du mont saint bernard, Vézard, 1829.djvu/62

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que moi, et dont le caractère s’était développé par une vie active, n’avait jamais éprouvé les ravages des passions concentrées ; il se complaisait à voir ses opinions adoptées avec toute l’énergie de la jeunesse, traduites dans le langage séduisant d’un cœur neuf, et il ne pensait pas que ces sentiments qui seraient sublimes à la tête d’une armée pourraient devenir pernicieux dans une âme solitaire.

» Je n’ai que trop éprouvé les effets des passions ardentes, lorsqu’elles restent stériles. L’homme qui ne veut pas marcher avec son siècle, doit renoncer à toute vue terrestre ; s’il conserve dans la retraite le désir d’agir sur la société, il est perdu, et le monde, qu’il n’a sa-