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Page:Custine - La Russie en 1839 troisieme edition vol 1, Amyot, 1846.djvu/10

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de plusieurs noms moscovites transportés dans notre langue : on lira dorénavant droschki au lieu de drowska, mougik au lieu de mugic, etc., etc., etc., et cet avantage, qui ne causera qu’un médiocre plaisir aux lecteurs français, est uniquement dû à l’attention minutieuse avec laquelle les Russes ont cru devoir examiner un livre qui les gêne dans leur idolâtrie politique, les contrarie dans leurs ambitions et les contriste dans leurs vanités ; mais que les événements n’ont que trop justifié… même, il faut l’avouer : ils l’ont fait pâlir. En effet, ce qui s’est publié en Occident et ce qui s’est fait en Russie depuis la première apparition de ces lettres dépasse les prévisions de celui qui les écrivit, au point qu’il craint de n’être plus mis au rang des narrateurs consciencieux et de s’être exposé, par sa modération excessive, à se voir relégué parmi les courtisans du pouvoir arbitraire. Il en appellera de cet arrêt aux lecteurs attentifs et impartiaux, toutefois non sans inquiétude, car, encore qu’il s’en trouve de tels, ils sont en si petit nombre qu’il est douteux que leur jugement fasse autorité.

Quelle ressource reste-t-il donc à l’ami de la vérité