Page:Custine - La Russie en 1839 troisieme edition vol 1, Amyot, 1846.djvu/197

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le Nicolas Ier est heureusement peu considérable ; une jeune princesse D***, née princesse d’A***, accompagne son mari qui retourne à Saint-Pétersbourg ; elle est charmante, c’est tout à fait l’héroïne d’une romance écossaise.

Cet aimable ménage revient de Greiffenberg en Silésie ; la princesse est aussi accompagnée de son frère, jeune homme agréable. Ils ont passé plusieurs mois en Silésie à essayer en famille le fameux traitement d’eau froide, qu’on y fait subir aux adeptes. C’est plus qu’un remède, c’est un sacrement : c’est le baptême médical.

Dans la ferveur de leur croyance, le prince et la princesse nous ont raconté des résultats surprenants obtenus par ce nouveau moyen de guérison. Cette découverte est due à un paysan qui se croit supérieur à tous les médecins et justifie sa foi par les effets : il croit en lui-même ; cet exemple gagne les autres : bien des croyants au nouvel apôtre sont guéris par leur foi.

Une foule d’étrangers de tous les pays affluent à Greiffenberg ; on y traite tous les maux, excepté les maladies de poitrine. On vous administre des douches d’eau à la glace, puis on vous roule pendant cinq ou six heures dans de la flanelle. Rien ne résiste à la transpiration que ce traitement provoque au patient, disait le prince.