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Page:Custine - La Russie en 1839 troisieme edition vol 1, Amyot, 1846.djvu/241

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LETTRE SEPTIÈME.


Pétersbourg, ce 10 juillet 1839.

Aux approches de Kronstadt, forteresse sous-marine, dont les Russes s’enorgueillissent, à juste titre, on voit le golfe de Finlande s’animer tout à coup ; les imposants navires de la marine impériale le sillonnent en tous sens : c’est la flotte de l’Empereur : elle reste gelée dans le port pendant plus de six mois de l’année, et pendant les trois mois d’été les cadets de marine s’exercent à la faire manœuvrer entre Saint-Pétersbourg et la mer Baltique. Voilà comme on emploie, pour l’instruction de la jeunesse, le temps que le soleil accorde à la navigation, sous ces latitudes. Avant d’arriver aux environs de Kronstadt, nous voguions sur une mer presque déserte et qui n’était égayée de loin en loin que par l’apparition de quelques rares vaisseaux marchands, ou par la fumée encore plus rare des pyroscaphes. Pyroscaphe est le nom savant qu’on donne aux bateaux à vapeur dans la langue maritime adoptée par une partie de l’Europe.

La mer Baltique avec ses teintes peu brillantes, avec ses eaux peu fréquentées, annonce le voisinage