Page:Custine - La Russie en 1839 troisieme edition vol 1, Amyot, 1846.djvu/292

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les élégants l’ont soyeuse et peignée, les vieux et les négligents l’ont terne et mêlée. L’expression de leurs yeux est particulière ; c’est le regard fourbe des peuples de l’Asie, tellement qu’en les voyant passer on croit voyager en Perse.

Les cheveux longs sur les côtés, mais coupés ras au-dessus de la nuque, tombent contre les joues, sur les deux oreilles qu’ils cachent. Cette manière originale d’arranger leur tête laisse voir le cou à nu par derrière : ils ne portent point de cravate.

Leur barbe descend quelquefois jusque sur la poitrine, quelquefois elle est coupée assez près du menton. Ils attachent beaucoup de prix à cet ornement qui s’accorde avec l’ensemble de leur costume mieux qu’avec les cols, les fracs, les gilets de nos jeunes élégants modernes. La barbe des Russes est imposante à tout âge, car les belles têtes blanches des popes plaisent aux peintres.

Le peuple russe a le sentiment du pittoresque : ses habitudes, ses meubles, ses ustensiles, son costume, sa figure conviennent à la peinture ; aussi à chaque coin de rue de Pétersbourg trouve-t-on le sujet d’un gracieux tableau de genre.

Il faut vous compléter la description du costume national : nos redingotes et nos fracs sont remplacés par un cafetan, longue robe persane très-ample en drap le plus souvent bleu, mais quelquefois vert,