Page:Custine - La Russie en 1839 troisieme edition vol 1, Amyot, 1846.djvu/293

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brun, gris ou chamois ; les plis de cette robe sans collet coupée juste au col, qu’elle laisse libre, forment une ample draperie serrée autour des reins par une ceinture de soie ou de laine de couleur tranchante. Les bottes en cuir sont larges, arrondies du bout ; elles prennent la forme du pied ; leur tige, retombant sur elle-même, dessine naturellement quelques plis qui ne sont pas sans grâce.

Vous connaissez la singulière forme des droschki, on en voit maintenant partout des imitations plus ou moins exactes. C’est la plus petite voiture possible ; elle est à peu près cachée par les deux ou trois hommes qu’elle peut traîner rez terre, car elle est basse à faire rire ou à faire peur. Elle consiste en une banquette rembourrée et munie de quatre garde-crottes en cuir verni. Vous croiriez voir les ailes d’un insecte : cette banquette ainsi ornée est supportée par quatre petits ressorts placés de longueur sur quatre roues les plus basses possibles. Le cocher s’assied en avant, les pieds presque touchant aux jarrets du cheval ; et tout près du cocher, à califourchon sur la banquette, sont cramponnés ses maîtres ; deux hommes montent quelquefois dans le même droschki. Je n’y ai pas vu de femmes. À ces singulières voitures, toutes légères qu’elles sont, on attelle, un, deux, même trois chevaux ; le cheval principal, celui du brancard, a la tête passée dans un beau demi-cercle de bois