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Page:Custine - La Russie en 1839 troisieme edition vol 1, Amyot, 1846.djvu/70

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lettres, conservées comme les autres dans nos archives, à Berlin, renferment les éloges les plus flatteurs pour le nouveau diplomate, auquel il prédisait une carrière brillante… Il était loin de penser qu’elle serait si courte !…..

Mon père n’avait point de vanité ; mais sa modestie dut lui faire trouver de grands encouragements dans le suffrage d’un homme expérimenté, et d’autant plus impartial qu’il se disposait à suivre une ligne de conduite opposée à celle que choisissait le jeune ministre de France à Berlin.

La mort que mon père vint chercher à Paris par devoir fut bien noble. Une circonstance ignorée du public l’a rendue sublime, à ce qu’il me semble. Ce trait vaut la peine de vous être conté en détail ; mais, comme ma mère y joue un rôle important, je veux qu’il soit précédé d’un autre récit qui suffira pour Vous la faire connaître.

Mes voyages sont mes Mémoires : voilà pourquoi je ne me fais aucun scrupule de commencer celui de Russie par une histoire qui m’intéresse personnellement plus que toutes les notions que je vais recueillir au loin.

Le général Custine venait d’être appelé à Paris, où il succomba sous les dénonciations de ses envieux.

C’est à l’armée qu’il avait appris la mort du roi, et la lecture des journaux lui causait une indignation