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du parc. Elle suit partout l’Impératrice, mais elle loge autant que possible dans des maisons séparées, quoique très-voisines des diverses résidences Impériales. J’étais chez elle à dix heures et demie. À onze heures moins un quart nous montons dans une voiture à quatre chevaux, nous traversons le parc rapidement, et à onze heures moins quelques minutes nous arrivons à la porte du cottage.

C’est exactement une maison anglaise entourée de fleurs et ombragée d’arbres ; elle est bâtie sur le modèle des plus jolies habitations qu’on voit près de Londres, à Twickenham, au bord de la Tamise. À peine avions-nous traversé un vestibule assez petit, élevé de quelques marches, et nous étions-nous arrêtés quelques instants à examiner un salon dont l’ameublement me semblait un peu trop recherché pour l’ensemble de la maison, qu’un valet de chambre en frac vint chuchoter quelques mots à l’oreille de madame***, qui me parut surprise.

« Qu’y a-t-il ? lui dis-je quand l’homme fut sorti.

— C’est l’Impératrice qui rentre.

— Quelle trahison, m’écriai-je je n’aurai le temps de rien voir !

— Peut-être ; sortez par cette terrasse, descendez au jardin et retournez m’attendre à l’entrée de la maison. »