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Page:Custine - La Russie en 1839 troisieme edition vol 2, Amyot, 1846.djvu/303

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à la folie, et de la folie à la maternité : Dieu la protége ; l’ange et la folle s’embrassent au-dessus de la région des pleurs, comme les oiseaux voyageurs se rencontrent au delà des nuages.

Quelquefois elle paraît frappée d’un souvenir doux et triste : alors sa bouche, insensible écho du passé, murmure machinalement ces mystérieuses paroles, unique et dernière expression de sa vie, et dont aucun des nouveaux habitants de Vologda ne peut deviner le sens : « C’est donc moi qu’il aimait ! »


FIN DE L’HISTOIRE DE TELENEF.


Ni le poëte russe ni moi nous n’avons reculé devant l’expression de vierge mère, pour désigner Xenie, et nous ne croyons ni l’un ni l’autre avoir manqué de respect au sublime vers du poëte catholique :

O vergine Madre, figlia del tuo figlio[1],


ni profané le profond mystère qu’il indique en si peu de mots.


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  1. Paradis du Dante. Chant xxxiii, ler vers.