Page:Custine - La Russie en 1839 troisieme edition vol 2, Amyot, 1846.djvu/348

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J’ai vu aussi les tableaux de l’Ermitage et je ne vous les décrirai pas, parce que je pars demain pour Moscou. L’Ermitage ! n’est-ce pas un nom un peu prétentieux pour l’habitation de plaisance d’un souverain au milieu de sa capitale, à côté de son palais ordinaire ? On passe de l’un de ces palais dans l’autre par un pont jeté sur une rue.

Vous savez comme tout le monde qu’il y a là des trésors surtout de l’école hollandaise. Mais… je n’aime pas la peinture en Russie ; pas plus que la musique à Londres, où la manière dont on écoute les plus grands talents et les plus sublimes chefs d’œuvre me dégoûterait de l’art. Si près du pôle, la lumière n’est pas favorable aux tableaux, et personne n’est disposé à jouir des merveilleuses nuances du coloris le plus savant avec des yeux affaiblis par la neige, ou éblouis par une lumière oblique et persistante. La salle des Rembrandt est admirable sans doute, néanmoins j’aime mieux ce que j’ai vu de ce maître à Paris et ailleurs.

Les Claude Lorrain, les Poussin, et quelques tableaux des maîtres italiens, surtout les Mantegna, les Giambellini, les Salvator Rosa méritent une mention.

Mais ce qui nuit à cette collection, c’est le grand nombre de tableaux médiocres qu’il faut oublier pour

    règne, a prétendu n’avoir d’autre désir que celui de faire cesser le schisme et de réunir l’Église grecque à l’Église latine.